Page:Theuriet – Frida.djvu/96

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demoiselles du Kœler de leur hospitalité. Les deux vieilles filles, assises à leur place préférée, vaquaient aux mêmes occupations que la veille : Mlle Odile dévidait ses éternels pelotons et Mlle Gertrude lisait près de la lampe déjà allumée.

— Allons, dit l’aînée, bonsoir, mon garçon, sois sage…

— Au revoir, petit, ajouta Gertrude en me donnant une tape sur la joue, continue de bien lire et fais nos compliments à ton père…

Kathe remit à Céline mon paquet de nuit. Du fond de sa cage, le perroquet me salua de son rauque guten Abend, puis, après une dernière révérence, nous quittâmes la salle à manger. En traversant le vestibule, je jetai un regard contristé vers la porte de l’étude, de l’autre côté de laquelle j’entendais Fraulein baragouiner une leçon d’allemand… Et ce fut fini. — Quelques minutes après, nous cheminions vers la grille, et je me retournais une dernière fois pour contempler le château poudré de givre où demeurait Frida.