Page:Theuriet – Frida.djvu/99

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Cette fois, nous ne redescendîmes pas seuls. Justin, l’ogre aux dents blanches, nous escortait. Il donnait le bras à ma bonne, et je remarquai que lorsque nous passions par des endroits plus enveloppés d’obscurité, il appliquait de furtifs baisers sur les joues de Céline, qui ne semblait nullement s’en formaliser. Moi non plus, du reste. Ma tendresse pour Frida me rendait indulgent, et même, en entendant susurrer les baisers du charbonnier, le regret me prenait, de n’avoir pas profité de la solitude de la serre pour embrasser la petite princesse.

Justin nous quitta seulement près de notre maison, que nous retrouvâmes aussi tranquille et bien close que lors de notre départ.

— Tu sais, me recommanda encore Céline en allumant son bougeoir, pas un mot à ton père !… Nous serions grondés tous deux et je risquerais d’être mise à la porte…