Page:Theuriet - Bigarreau, 1886.djvu/195

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donne à l’auteur de la pièce où elle joue : — œillades veloutées, baisemains et sourires alléchants. — Il espérait toutefois que, lorsqu’il reparaîtrait avec une pièce reçue, où il y aurait un beau rôle d’amoureuse, Pascaline se montrerait meilleure princesse.

La nouvelle œuvre écrite, non sans peine, il accourut, plein d’illusions, déposer son manuscrit entre les mains du directeur, qui lui promit une prompte lecture. En effet, au bout de trois mois, il reçut de la direction une lettre fort complimenteuse : — « Sa pièce était charmante, malheureusement elle ne possédait pas les qualités théâtrales nécessaires pour assurer un succès d’argent. Le directeur, s’il n’écoutait que son goût, serait fier de monter des pièces comme celle-là, mais il fallait vivre, et les succès littéraires n’emplissaient pas la caisse, etc. » Bref, on refusait son drame.

Jean Trémereuc était un garçon de vingt-cinq ans, rêveur, contemplatif et peu taillé pour la lutte. Son front, encadré de cheveux châtains trop fins, avait des contours adoucis et fuyants qui indiquaient plus de sensibilité que de volonté ; ses grands yeux bleus regardaient au loin de cet