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II
e nouveau cimetière des femmes devait
occuper tout un terrain en friche avoisinant
la lisière des bois de Montgérand.
De l’endroit où les jeunes détenus creusaient
les fossés des fondations, on dominait la
vallée de l’Aube. On voyait, comme au fond
d’une combe, la petite église, les deux rues du
village adossé à un cirque de forêts montueuses,
les toits d’ardoise de l’ancienne abbaye émergeant
d’un fouillis de sapins, puis l’Aube sinueuse,
argentée, frétillant au soleil entre des
prés en fleurs, dans la direction de Bay, où un
nouvel horizon de collines et de forêts arrêtait le
regard. La lumière se jouait sur ces prés épanouis,
sur cette eau courante, sur ces moutonnements
lointains de feuillées bleuâtres. Des