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III
n matin du mois de mai, je me promenais
avec mademoiselle Sophie dans
son jardin reverdi ; elle me montrait,
non sans orgueil, ses tulipes et ses iris, quand
j’aperçus autour d’une plate-bande une bordure
de plantes modestes, aux feuilles épaisses, d’où
sortait une hampe terminée par un bouquet de
fleurettes d’un brun velouté, exhalant une suave
odeur vanillée.
— Ce sont des oreilles d’ours, me dit mademoiselle Sophie, en s’arrêtant un moment pour les regarder d’un air attendri.
— Ah ! m’écriai-je en tressaillant, des oreilles d’ours !… — Je poussai cette exclamation avec le même accent ému que dut avoir Jean-Jacques, lorsqu’il découvrit de la pervenche dans les buis-