Page:Theuriet - Bigarreau, 1886.djvu/30

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Au-dessous, dans l’obscure clarté de la nuit de juin, il distingua des carrés de légumes. Le terrain, fraîchement arrosé, devait être mou. Bigarreau, les mains accrochées au rebord de la console, risqua la descente et alla tomber sur des têtes de choux qui amortirent sa chute. Il se releva, se tâta, prêta l’oreille ; — pas un bruit, sauf le clair frémissement de l’Aube coulant à travers le jardin. — Alors il longea la rivière jusqu’à la baie cintrée par où elle sortait du parc ; puis entrant bravement dans l’eau, qui ne lui montait que jusqu’aux genoux, il suivit le fil du courant et gagna avec lui la pleine campagne.