ces jeunes yeux inquisiteurs. Pour rompre les chiens, il la questionna à son tour :
— Que fait-il, votre père ?
— Il est sabotier… Nous travaillons pour le moment dans la vente du Val-Serveux… L’an dernier, nous avions notre chantier dans les bois de Gurgis.
— Vous êtes beaucoup, dans votre chantier ?
— Non ; il y a le père, il y a moi, et puis le Champenois, notre compagnon.
— Comment vous appelez-vous ?
— Norine… Norine Vincart… Et vous ?
— Moi ?… Bigarreau.
La bouche de la jeune fille se fendit de nouveau pour laisser passer un sonore éclat de rire.
— C’est un nom de cerise, ça, ce n’est pas un nom de chrétien !
— C’est un surnom, expliqua-t-il brièvement.
— Ah ! bien… quel est le nom de votre père ?
— Mon père ?… Je ne l’ai jamais connu.
— Mais votre mère ?
— Elle est morte, repartit Bigarreau d’un ton bourru.