Page:Theuriet - Bigarreau, 1886.djvu/48

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à la Fontenelle : il avait faim, et je lui ai donné à déjeuner.

Le sabotier hocha le menton d’un air médiocrement émerveillé.

— Belle recommandation, murmura-t-il ; c’est bien de vous cela, Norine, de vous enfagoter d’un camp-volant !

— Je ne me laisse pas enfagoter ; je l’ai tourné et retourné de toutes les façons, et je vous réponds que vous en aurez satisfaction… Maintenant, si vous ne vous fiez pas à mot, vous êtes libre de ne pas le prendre !… Vous ferez une sottise, voilà tout, et le pauvre gachenet ira mourir de faim sur les routes.

Elle prononça ces derniers mots d’un ton vexé, en les accentuant d’une moue de mauvaise humeur. Ce manège ne manquait jamais son effet sur le bonhomme Vincart.

— Qui te parle de ne pas le prendre ? répondit-il déjà à demi converti. Je ne dis pas non, seulement je ne me soucie pas d’acheter chat en poche et je voudrais le voir… Où niche-t-il, ton gachenet ?

— Je vais vous le montrer… Du reste, vous ne serez pas mariés ensemble, et quand le