Page:Theuriet - Gertrude et Véronique, 1888, 4e mille.djvu/114

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VII


En promettant à son oncle de remplir jusqu’au bout la mission dont elle s’était chargée, Gertrude avait suivi la première impulsion de son cœur. Elle avait vu le vieillard malade et tourmenté ; il s’agissait de rendre le calme à cette conscience troublée et en même temps de soulager une misère secrète ; — sa bonté naturelle avait dicté sa réponse ; émue jusqu’aux larmes, sans réfléchir plus longuement, elle avait promis tout ce qu’on lui demandait. Elle se conduisait ainsi toujours d’après les rapides mouvements de son cœur ; le sentiment parlait et elle obéissait brusquement ; la réflexion venait plus tard. — Ce fut le lendemain seulement, sur la route de B…, qu’elle commença de songer aux moyens d’exécution. Tout d’abord elle fut arrêtée par une première difficulté : son oncle avait exigé qu’elle tînt la chose secrète ;