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Page:Theuriet - Gertrude et Véronique, 1888, 4e mille.djvu/132

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un petit enfant qui criait faiblement comme font les nouveau-nés.

Un murmure courut dans l’atelier, et il y eut un moment de silence.

— L’aventure est étrange, reprit mademoiselle Hortense, mais, comme vous le disiez tout à l’heure, les apparences sont trompeuses, et je ne puis pas croire que Gertrude…

— Je ne suis pas médisante, répliqua Héloïse, mais dame ! vous conviendrez, Mademoiselle, que cela donne à penser… Une fille noble qui laisse sa famille et son pays pour se faire ouvrière ; ce cousin qui arrive et s’en va, on ne sait pourquoi ; ce prétendu départ, puis ce marmot qui tombe du ciel… Avez-vous remarqué comme Gertrude pâlissait et maigrissait depuis le printemps dernier ?

— Ça, c’est un fait ! murmurèrent les apprenties autour de la table ronde.

Mademoiselle Célénie rétablit le silence en frappant le parquet avec son aune.

— Héloïse, ma fille, s’écria-t-elle d’une voix sévère, je vous ai déjà dit que vous étiez trop prompte à juger votre prochain !… Votre histoire est étrange, j’en conviens, mais qui n’entend qu’une cloche n’entend qu’un son, et, pour se prononcer, il faut attendre les explications de