Page:Theuriet - Gertrude et Véronique, 1888, 4e mille.djvu/164

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qu’on venait de lire, car elles dardaient à leur tour à Gertrude des œillades foudroyantes.

La recherche du notaire ne fut pas longue, et le testament fut trouvé à l’endroit indiqué. Le notaire en fit parapher l’enveloppe cachetée par le juge de paix, puis se tournant vers Gertrude, il lui demanda quel était son âge.

— J’ai eu vingt ans le quinze mai dernier, murmura la jeune fille.

— Fort bien, le quinze mai prochain, à midi, nous procéderons à l’ouverture du testament, qui restera déposé au nombre de mes minutes. D’ici là, rien ne s’opposera à ce que nous nous occupions de l’inventaire… Monsieur le juge, vous penserez sans doute qu’il convient d’apposer les scellés…

Le greffier avait déjà préparé la cire et les bandes de toile ; le notaire s’avança galamment vers Reine, et tout en souriant, désigna les pendants d’émeraude qui se balançaient encore à ses oreilles.

— Désolé ! Mademoiselle, lui dit-il, nous serons obligés de réintégrer ces bagatelles parmi les objets mobiliers de la succession.

Reine détacha les boucles d’oreille et les jeta avec dépit sur la table, puis n’y tenant plus, elle s’élança vers sa mère et se mit à fondre en larmes.