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Page:Theuriet - Gertrude et Véronique, 1888, 4e mille.djvu/301

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pénibles d’un pareil entretien, il éprouvait un soulagement profond à voir les étoiles et à savourer la saine odeur des bois. Il entendit une heure sonner à La Chalade, et sentant un besoin fiévreux d’activité, il résolut de gagner le Doyenné en suivant la Haute-Chevauchée. Le dernier quartier de la lune luisait vivement au-dessus de l’horizon boisé, et la nuit était admirable. Gérard, cette fois, put facilement trouver son chemin. Son cerveau était brûlant et son cœur était serré comme dans un étau. Il s’agitait en lui d’étranges mouvements de pitié, de tendresse et de colère.— Véronique, la fière et pure Véronique, était la femme de cet aventurier dépravé, cynique et déclamateur !… Ce triste gentilhomme se croyait encore des droits sur elle !… A cette pensée, une tempête de violence et de passion lui montait du cœur à la tête et y faisait éclater mille résolutions extrêmes… Il voulait retourner sur ses pas pour provoquer le verrier, l’obliger à se battre, et délivrer ainsi Véronique d’une persécution odieuse.— Non, il doit être lâche, pensa-t-il, et il refuserait le combat ; d’ailleurs, ai-je le droit de la défendre, et ne serait-ce pas l’offenser encore ?…

La révélation du verrier l’avait rattaché plus solidement que jamais à Véronique. Il la voyait