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Page:Theuriet - Gertrude et Véronique, 1888, 4e mille.djvu/306

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avait-elle achevé, qu’une tête chafouine et pointue se glissa obliquement par l’ouverture de la porte entre-bâillée, puis un corps fluet suivit la tête, et Véronique vit devant elle un personnage à l’air madré, demi-bourgeois, demi-campagnard, qui s’inclinait d’une façon obséquieuse.— Que désirez-vous, monsieur ? demanda-t-elle stupéfaite… Qui êtes-vous ?

— Eustache-Saturnin Cornefer, répondit le visiteur en continuant ses saluts, huissier à la justice de paix de Vienne-le-Château.

— C’est sans doute à mon oncle que vous avez affaire, dit Véronique, il est absent.

— Faites excuse, madame, c’est à vous-même que je désire parler.

Véronique renvoya la servante, et se retournant vers l’huissier, elle le questionna sur le motif de sa visite.— J’arrive du Four-aux-Moines, reprit le sieur Cornefer, — et comme la jeune femme le regardait toujours sans avoir l’air de comprendre : — J’y ai vu, ajouta-t-il, un de mes clients, M. du Tremble…

Véronique atterrée ne put retenir un cri d’effroi.— Il est ici ! murmura-t-elle.

— Mon Dieu, oui, ne le saviez-vous pas ? — Elle resta silencieuse et comme accablée par