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Page:Theuriet - Gertrude et Véronique, 1888, 4e mille.djvu/311

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dépassé le but, au geste impérieux par lequel Véronique lui montra la porte du salon :

— Vous abusez, monsieur ! s’écria-t-elle, je n’ai plus rien à vous dire ; veuillez vous retirer.

Il obéit, mais tout en saluant et en marchant à reculons : — Vous y réfléchirez encore, madame, dit-il d’un ton patelin ; si vous changiez d’avis, ayez l’obligeance de me faire prévenir… Saturnin Cornefer, à l’auberge du Coq-Hardi, en face de votre maison… J’y resterai jusqu’à ce soir…

Il sortit, et tandis que, du fond du corridor, Véronique s’assurait de son départ, la porte-fenêtre qui donnait sur le jardin s’ouvrit brusquement, et Gérard La Faucherie entra dans le salon. Il s’était d’abord présenté à la porte de la place Verte, mais la jeune femme avait donné des ordres à la servante, et on avait refusé de le recevoir : alors il avait imaginé de passer par le jardin et d’arriver ainsi jusqu’à Véronique, qu’il voulait revoir à tout prix.

Quand elle revint sur ses pas et qu’elle l’aperçut, elle poussa un cri, puis blessée et irritée de cette hardiesse du jeune homme : — Vous ici, monsieur ? dit-elle avec colère, qui vous a permis de pénétrer chez moi et que me voulez-vous ?