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LES


LES PAYSANS DE L’ARGONNE


1792




Verdun s’était rendu. Serrés en noires lignes,
Les bataillons prussiens escaladaient nos vignes,
Vers l’Argonne, aux grands bois noyés dans les brouillards,
Ils s’avançaient nombreux, insolents et pillards,
Et les corbeaux, trompés par ces voix allemandes,
Se croyaient en famille et saluaient leurs bandes.
Tous se voyaient déjà triomphants ; et, le soir,
Leurs généraux, grisés par les vins du terroir,
Taillaient la France entre eux comme un cerf qu’on démembre…
La route cependant était rude. Septembre