Page:Theuriet - Philomène, 1897.djvu/73

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cortège de gens endimanchés s’égrena sous les noyers de la route d’Angon à Talloires, précédé d’un garçon qui jouait de l’accordéon, — l’instrument préféré des montagnards de la Savoie. — En tête marchait Toinoz, rasé de frais et engoncé dans sa redingote des jours de fête ; il donnait le bras à Philomène, toute blanche et rose en ses atours de mariée ; Jacques Sonnerat, la moustache au vent, le sourire aux lèvres, conduisait la mère Toinoz. Quand la noce défila devant la Madeleine, le ciseleur se retourna vers son futur gendre et eut un mystérieux clignotement d’yeux, auquel le garçon répondit par