C’est donc d’elles-mêmes que ces figures de la vie politique ancienne figurent, pour un esprit complaisant et aigu, de la politique actuelle. L’article de M. Maurice Croiset, commenté par M. Maurras, les noms de Démosthène et d’Isocrate qui y sont mêlés et leur caractère qui y est discuté, fournissent pareillement une heureuse occasion de rappeler que dans la mesure où l’idée du Roi, centre de la pensée de M. Maurras, est un produit de la réflexion et une construction de la raison, nous la retrouvons, analogue par ses traits généraux à ce qu’elle est chez lui, dans la république d’Athènes, au siècle et comme l’œuvre de l’esprit philosophique. Dans l’Athènes du Ve et du IVe siècle, il n’existe pas de dynastie nationale, ni même l’amorce d’un fondement sur lequel une imagination quelconque puisse asseoir l’idée d’une monarchie athénienne possible. L’esprit n’en est que plus libre pour construire l’idée du Roi, et cela de deux sources qui rappellent bien celles où s’alimente la pensée de M. Maurras.
C’est d’abord l’idée socratique que la politique constitue un métier, qu’elle doit être, comme les autres, exercée par l’homme compétent. Le Socrate des Mémorables figure souvent ce mélange de Sarcey, de Sancho Pança et de la Palisse dont M. Maurras se fait gloire de susciter parfois l’image. Evidemment Socrate n’est pas royaliste : il ne lui aurait manqué que cela ! Il veut la bonne République, comme