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et d’où s’élèvera une symphonie de la vieillesse. Alors, des musiques d’enfance et de jeunesse que furent Sous l’Œil des Barbares et Un Homme Libre à ces harmonies sévères et dépouillées de forêt hivernale, à ces orgues crépusculaires, on verra sans doute avec plus de netteté et d’ampleur circuler ces thèmes identiques, raisons profondes d’une vie et racines d’une âme, qui se retrouvent chez lui sous des figures diverses, et qui, de Philippe à Léopold Baillard, de Sous l’Œil des Barbares à la Colline Inspirée, nous le font connaître comme ce Greco dont il écrit : « Il vit toute sa vie sur les mêmes idées. Il les reprend, il les remâche, les mûrit dans son âme et les porte de tableaux en tableaux, toujours pareilles et chaque fois chargées de plus de sens[1]. »

  1. Greco ou le Secret de Tolède, p. 143.