Page:Thibaudet - La Poésie de Stéphane Mallarmé.djvu/15

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

succèdent deux tentatives de synthèse : une synthèse que j’ai laissé faire au poète lui-même, en présentant, en éclairant, dans leur harmonie et leur vie intégrale d’art, ses quatre poèmes les plus caractéristiques et les plus complets ; puis une synthèse où j’ai vu l’œuvre fondue dans cela qui en émane, l’enveloppe, la comprend, le rayonnement qu’autour d’elle elle exerce, la place qu’elle tient dans le sens et la suite des lettres françaises. C’est pour établir cette place, pour faire remonter jusqu’au début, comme la rime du vers, cette conclusion, que, dans un effort d’intelligence et d’équité, tout ce livre a été écrit[1].

  1. Je ne donne ni biographie ni bibliographie. On les trouvera sommaires mais suffisantes, dans les Poètes d’Aujourd’hui de MM. Leautaud et Van Bever (édition du Mercure de France). Une Vie de Mallarmé, apologétique, copieuse, à la manière anglaise, serait intéressante ; il faudrait à celui qu’elle pourrait tenter de longues recherches, des trouvailles heureuses de lettres, la collaboration de la famille, la résignation à l’hagiographie. J’ai laissé volontairement de côté tout ce qui n’était pas œuvre de critique littéraire.
       Je citais les Poésies d’après l’édition Deman qui était quand ce livre fut écrit la plus complète. Nous avons aujourd’hui l’édition définitive de la Nouvelle Revue Française, complétée par plusieurs poésies inédites. La Nouvelle Revue Française a également édité les Vers de Circonstance, dont Mallarmé lui-même avait l’intention de réunir une partie sous le titre : Les Loisirs de la Poste, et elle a publié l’édition originale de Un coup de Dés, qui n’avait paru que dans la revue Cosmopolis. Des rééditions d’œuvres en prose suivront. La plupart des œuvres en prose se trouvent dans Divagations (Fasquelle), Villiers de l’Isle Adam (Lacomble), La Musique et les Lettres (Perrin).