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Page:Thibaudet - Les Idées politiques de la France, 1932.djvu/101

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avait d’ailleurs pris sa bonne part avant d’y reconnaître sa grande erreur. Le côté confessionnel de la politique du 16 mai rendit pareillement actuelle la séparation dans le programme du parti radical, où elle resta d’ailleurs inopérante, et simplement virtuelle, les lois laïques suffisant alors à la défensive anticléricale. Contre-épreuve : le clergé n’ayant point pris part à l’assaut boulangiste contre la République, la période qui s’étend du boulangisme à l’affaire Dreyfus est celle de l’apaisement et de l’esprit nouveau. Puis l’Église, prise dans le courant de l’affaire Dreyfus, entre dans des remous politiques qui rappellent parfois les courants de la Restauration et du 16 mai : alors la séparation est votée par les Chambres et acceptée par le pays, contre l’Église, dans l’atmosphère même où son idée était née, et chez des catholiques populaires après la Restauration, et chez des républicains radicaux après le 16 mai. Fata volentem ducunt, nolentem trahunt. Le même destin, la même fortune, le même avenir favorable, refusés en 1832 par l’Ecclesia volens, sont échus en 1907 à