forme pâle, une ombre timide de la charité chrétienne, et que, le corps de la charité paraissant à la lumière de Dieu, l’ombre ne peut que suivre le corps.
Reste une troisième forme du libéralisme : c’est le libéralisme à l’égard des nations. Il ne se confond pas avec le premier, puisqu’une nation n’est pas seulement une idée, mais une réalité de chair et d’os, et qui, par la guerre, tombe rudement sur notre chair et sur nos os. Il ne se confond pas non plus avec le second, puisque le citoyen chrétien qui pratique la charité envers le blessé ou le prisonnier ennemi ne se sentira obligé par là à aucun libéralisme envers la nation ennemie, se croira, en temps de guerre, tenu à l’exterminer, en temps de paix à affaiblir l’ennemi éventuel. Le libéralisme envers le génie, les droits ou les intérêts des nations ne va guère sans un certain internationalisme des sentiments, des idées, ou une position de dépatrié que l’Église elle-même ne recommande pas. Bossuet, dans la Politique tirée de l’Écriture sainte, rappelle que Jésus a eu une pensée particulière pour son pays, et qu’il a pleuré