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Page:Thibaudet - Les Idées politiques de la France, 1932.djvu/119

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chement toute la science et toute la démocratie. » Laissons la science de côté. En France, aujourd’hui, il semble que, partie par conviction et partie par nécessité, l’Église ait accepté résolument la démocratie politique. Nous ne nous plaçons pas ici au point de vue des partis, mais des courants d’idées qui les portent. C’est pourquoi nous ne nous demanderons pas quel est l’avenir du parti démocrate populaire, qui d’ailleurs ne comprend pas seulement des catholiques. Disons simplement que ce qui assurerait le mieux l’avenir d’un parti populaire à base et à sympathie catholiques, ce serait sans doute un tribun laïque ou un journaliste puissant, et, s’il fallait choisir entre les deux, plutôt un tribun. Le Sillon a été créé par la foi et la parole d’un orateur pur, c’est-à-dire qui avait des limites assez strictes, le petit-fils de Lachaud. Un grand orateur cultivé, un nouveau Lamartine, un de Mun de gauche, un Montalembert, un Jaurès catholique, ferait pour un parti catholique populaire précisément ce que Jaurès a fait pour le parti socialiste. Si aux yeux de Jaurès la supériorité du socialisme