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Page:Thibaudet - Les Idées politiques de la France, 1932.djvu/146

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D’autre part, la vie politique de la France est commandée par ce fait qu’il n’y a de vrais comités qu’à gauche, radicaux et socialistes. Partis des comitards, dit-on à droite. Soit ! Entendons parti du raisin trop vert et bon pour les goujats. Les organisations de droite ont fait ce qu’elles ont pu pour créer de vrais comités. Elles ont toujours échoué. C’est qu’à droite on va des idées et des hommes aux cadres, alors qu’à gauche on va des cadres aux idées ou aux hommes.

Cercles catholiques d’ouvriers d’Albert de Mun, Action Libérale Populaire de Jacques Piou, Patrie Française de Barrès, Lemaître et Cavaignac, Action Française de Charles Maurras, ont formé des mouvements, des groupes autour de grands noms ou de grandes idées. Leurs initiateurs n’ont jamais réussi à créer des sociétés de pensée, des blocs vivants et durables, de militants. Première raison : à droite, une société de pensée sera plus ou moins une ombre ou timide ou fantaisiste de la grande société de pensée qu’est l’Église catholique (la condamnation de l’Action française montre quel