Aller au contenu

Page:Thibaudet - Les Idées politiques de la France, 1932.djvu/151

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ral de l’armée de l’intérieur, ferma la dernière salle des Jacobins, et on nous dit qu’il emporta la clef dans sa poche. Cette clef devint une pièce maîtresse dans ce trousseau de fer d’une maison bien tenue que les Bonaparte aimèrent exhiber à leur ceinture. Comme la monarchie ce sont les notables, l’Empire ce sont les préfets. Le bâton de maréchal d’un radical proconsulaire consiste à être ministre de l’intérieur — soit le chef de la police, — ou ministre civil de la guerre — soit représentant en mission stabilisé. Ce furent les deux seuls ministères qu’ambitionna et que posséda Clemenceau. On tirerait, non de ses livres filandreux et morts, mais de tant d’admirables discours, une idéologie saisissante du radicalisme proconsulaire. Il était réservé au dernier homme d’État du second Empire de venger Sedan. Retenons ce mot de l’impératrice Eugénie sur Clemenceau à M. Stead, vrai cri du cœur d’une Bonaparte : a Pourquoi ne se fait-il pas consul ? »

La fin de Clemenceau témoigne que le radicalisme des comités, appuyé par la