Aller au contenu

Page:Thibaudet - Les Idées politiques de la France, 1932.djvu/159

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

laïque, qu’à une seule occasion : quand il s’agit de l’école. L’école laïque, ou la laïque, c’est l’école de l’instituteur et de l’institutrice. On dit la laïque, quand il y a une concurrence de Frères ou de Sœurs, et l’école tout court, quand il n’y en a pas. En dehors de cet usage, le mot « laïque » appartient : 1o au langage officiel de l’Église pour désigner ce qui n’est pas clerc, comme on appelle civil ou pékin ce qui n’est pas militaire, et il ne dépasse guère l’enceinte des conférences de curés ; 2o au schibboleth de l’enceinte parlementaire, où il fait office de mot-traquenard, comme le pouvoir prochain des Provinciales, et d’où il n’arrive pas à franchir le bassin du Luxembourg ou les artichauts de Madier de Montjau. Mais pour le peuple, qui pense vivant et parle vivant, le laïque c’est l’instituteur, comme le clérical c’est le curé.

C’est seulement dès qu’il s’agit de l’École que la laïcité importe, devient vivante, urgente. La laïcité est la défense et illustration de l’École laïque, dans son personnel, dans ses traitements, dans son programme, dans son progrès et dans son idéal. Les Con-