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Page:Thibaudet - Les Idées politiques de la France, 1932.djvu/176

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une même conception de la vie, de son but et de ses devoirs. L’éducation nationale a pour fin dernière de créer cette unité des esprits et des consciences. » C’est la pure doctrine du fascisme et la pure doctrine de Moscou. L’école unique actuelle doit-elle suivre ce rail ? L’Éducation nationale, dont parle Léon Bourgeois, il était dans la logique que son enseigne jacobine, et précisément fasciste, remplaçât un jour, rue de Grenelle, l’enseigne modestement libérale d’Instruction publique. La nouvelle enseigne a été accrochée par les élections radicales de 1932, et elle est définitive. Aucune réaction ne l’enlèvera, et M. Marin lui-même, si son jour vient, devra porter cet enfant sur les bras. Le nom de l’enfant ? À l’école de l’unité par l’unité de l’école.

En 1890, le même Léon Bourgeois, ministre de l’Instruction publique en fait, et de l’Éducation nationale en puissance, terminait, dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne, son discours aux lauréats du Concours général par un portrait du jeune Français de demain, qui est la page que je choisirais si l’étranger dont je parlais me demandait cette fois de