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Page:Thibaudet - Les Idées politiques de la France, 1932.djvu/19

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« moyens » et « mi-fins », tandis qu’est banni de la terminologie parlementaire tout vocable intermédiaire, toute épithète modératrice qui risquerait de ralentir la frénésie avec laquelle le vocabulaire de la maison se met, comme Kanut, à marcher vers la gauche sinistre. L’épithète péjorative de « moyen » est réservée à l’électeur. Il y a le Français moyen, mais il n’y a pas de député « républicain moyen ». Le terme « modéré », qui s’emploie pour désigner un état d’esprit politique, n’est pas accueilli dans la terminologie officielle des groupes. Il faut une acrobatie d’esprit pour comprendre que le groupe qui est à droite des radicaux ne peut pas s’appeler autrement que gauche radicale. Ce terme de gauche disparaît à partir des radicaux tout court. De sorte que la vraie gauche parlementaire commence à la limite exacte où, pour que l’électeur croie qu’on en est, il devient inutile de lui conter qu’on en est. Il est vrai qu’il n’y a pas de groupe radical tout court, mais le groupe radical-socialiste, précédant les groupes socialiste français, socialiste indépendant, socialiste. On appelle