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Page:Thibaudet - Les Idées politiques de la France, 1932.djvu/206

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superbe. On a reproché à Louis XIV les guerres de magnificence : il y a la paix de magnificence, cette paix de prestige, à laquelle, de par sa formation socialiste, il a été plus facile à Briand de renoncer. Les malveillants pourraient attaquer avec vraisemblance une théorie « de la paix mais… » qui ferait pendant à la théorie Ranc-Maurras de « la France mais… » « La paix à l’appel et sous l’égide de la France. » « La paix dans la force, l’honneur et la dignité. » Ce que je mets entre ces derniers guillemets n’est pas de moi : c’est la paix que voulait M. Poincaré dans le texte de son toast de Cronstadt le 23 juillet 1914. Et pour réaliser que le radical n’est que l’interprète du Français moyen, on notera d’abord que Poincaré ne fut jamais radical, mais centre-gauche, puis que le ministre des affaires étrangères qui contresigna le toast dont le Président reste constitutionnellement irresponsable et qui excita l’enthousiasme des panslavistes était un socialiste, Viviani. Le radicalisme jacobin, qui ne va jamais sans patriotisme, tient les trois biens poincaréens, pour plus précieux que la paix. Peut-être