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Page:Thibaudet - Les Idées politiques de la France, 1932.djvu/227

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Mais il est surtout cet idéal, il fonctionne comme idéal, comme pointe de l’aile marchante. Aucune idée n’est plus incorporée que la sienne au glissement du glacier vers la gauche. C’est encore le dialogue de Léon Bourgeois avec les ralliés de 1892 qui continue : « Vous adhérez à la République, c’est bien. Mais adhérez-vous à la Révolution ? » Or qu’est-ce qu’un radical-socialiste pour le socialiste sinon une manière de rallié ? « Vous adhérez à la Révolution d’hier, qui est la Révolution française, c’est bien. Mais adhérez-vous à la Révolution de demain, à la Révolution internationale ? — C’est-à-dire que… — Que non. Soit ! Mais la Révolution est un bloc. » Surtout on peut dire de la Révolution ce que Sorel disait de la grève générale, qu’elle est un mythe, qu’elle agit dans les idées du socialisme comme leur mythe propre, leur mythe animateur, leur mythe dans la durée : mythe du futur, mythe de l’esprit millénaire, inverses et symétriques des mythes du passé, des mythes de l’âge d’or.

Mais voici que, sur la gauche du socia-