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Page:Thibaudet - Les Idées politiques de la France, 1932.djvu/264

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riences ? La culture de l’humanité survivra-t-elle à ces trois expériences conjuguées ? Nous n’en savons rien, puisqu’aucune n’a encore eu le temps de faire sa preuve de civilisation par une génération, comme la Révolution Française a fait sa preuve par la génération romantique. On relira, en attendant, le discours de Clemenceau sur la Liberté, au Sénat, le 17 novembre 1903, dans le Cahier que Péguy en a fait, que Péguy ne pouvait pas ne pas en faire : « Le monopole, c’est le dogme. Vous n’y échapperez pas… Quel concile — pardonnez-moi le mot — quel concile de pions sera chargé de donner la formule infaillible d’un jour ?… Pour ma part, je ne veux pas livrer l’esprit. » Concile de pions est dur… Stuart Mill et Auguste Comte ne l’étaient pas moins, qui parlaient de pédantocratie. République des professeurs est plus poli, mais c’est la même chose. Contre Charles Martin et Bouteiller, Barrès défendait tout de même quelque chose du génie de la culture.

Un pluralisme de conformismes reste, du point de vue de la liberté et du libéralisme,