Page:Thibaudet - Les Idées politiques de la France, 1932.djvu/38

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(on a dit d’abord les blancs, puis les réactionnaires, on dit plutôt aujourd’hui les gros). Et lions nos définitions par l’idée, aujourd’hui bien enracinée, que la République n’est pas une chose, mais un mouvement, le mouvement, une sorte de création continuée (on comprend que le parti radical, qui vit sur cette idée, fournisse son axe à la République). Le seul arrêt de ce mouvement, la République consolidée, réduite à une administration d’intérêts, cela seul, pense obscurément le peuple, détruit la République : la cessation de l’action est réaction, — la réaction. Un conservateur est encore réactionnaire quand il conserve la République telle qu’elle est.

Enfin, dans un pays de peuplement et de régime aussi divers que la France, ne faut-il pas faire intervenir des questions de race, de climat, et même, comme le montrent certaines cartes de M. Siegfried dans le Tableau politique de la France de l’Ouest, de géologie ? J’ai vu dans la même région, à quelques mois de distance, un congrès de la Fédération catholique et un congrès radical. Il semblait,