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Page:Thibaudet - Les Idées politiques de la France, 1932.djvu/72

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auvergnat (voyez MM. Doumer et Laval…).

Ce n’est pas là une mauvaise formule de gouvernement. Il n’est jamais souhaitable que le pouvoir soit trop longtemps exercé en son nom, mais, dans l’alternance des partis au pouvoir, elle trouve sa place et retrouve toujours son heure. Elle aura de l’écho dans un pays où, comme on l’a dit, si le cœur est à gauche, le porte-monnaie est à droite. Sa limite (je ne dis pas son danger et encore moins son avantage) c’est qu’automatiquement elle laisse au parti adverse l’élément spirituel, la catégorie de l’idéal. Si la politique, en France, ce sont les idées, le néo-opportunisme des Intérêts ne risque-t-il pas de traverser les zones dangereuses qu’a rencontrées Guizot en 1848, et où lui-même a été blessé les 11 mai 1924 et 8 mai 1932 ?

Notons cependant que les partis radical et socialiste ne sont des partis d’idées que dans une certaine mesure, que, s’ils ont une âme, ils ont aussi un corps, et que cette guenille leur est volontiers très chère. Les méchants ont fort insisté sur l’imprudence, au 11 mai, avec laquelle, dans un mot célèbre, un jour-