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Page:Thiers Adolphe - Histoire de la Révolution française t1 (1839).pdf/202

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prouvé à la tribune même la démarche de Pétion et de Grégoire, se présente pour répondre à M. de Monspey. « J'ai désapprouvé tout le premier, dit-il, ces dénonciations impolitiques ; mais, puisqu'on insiste, je dénoncerai moi-même, et je signerai, quand on aura déclaré qu'il n'y a d'inviolable en France que le roi. » À cette terrible apostrophe, on se tait, et on revient à la réponse du roi. Il était onze heures du matin ; on apprend les mouvemens de Paris. Mirabeau s'avance vers le président Mounier, qui, récemment élu malgré le Palais-Royal, et menacé d'une chute glorieuse, allait déployer dans cette triste journée une indomptable fermeté ; Mirabeau s'approche de lui : « Paris, lui dit-il, marche sur nous ; trouvez-vous mal, allez au château dire au roi d'accepter purement et simplement. − Paris marche, tant mieux, répond Mounier ; qu'on nous tue tous, mais tous ; l'état y gagnera. − Le mot est vraiment joli, » reprend Mirabeau et il retourne à sa place. La discussion continue jusqu'à trois heures, et on décide que le président se rendra auprès du roi, pour lui demander son acceptation pure et simple. Dans le moment où Mounier allait sortir pour aller au château, on annonce une députation ; c'était Maillard et les femmes qui l'avaient suivi. Maillard demande à entrer et à parler ; il est introduit, les femmes se précipitent à sa suite et pénètrent dans la salle. Il expose alors ce qui s'est