Page:Thiers Adolphe - Histoire de la Révolution française t1 (1839).pdf/217

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fait de la liberté acquise, de s'entendre avec le ministre, et rien de plus. D'ailleurs, c'est à cette même époque qu'une négociation directe s'entamait avec la cour. Un prince étranger, lié avec les hommes de tous les partis, fit les premières ouvertures. Un ami, qui servit d'intermédiaire, fit sentir qu'on n'obtiendrait de Mirabeau aucun sacrifice de ses principes ; mais que si on voulait s'en tenir à la constitution, on trouverait en lui un appui inébranlable ; que quant aux conditions elles étaient dictées par sa situation ; qu'il fallait, dans l'intérêt même de ceux qui voulaient l'employer, rendre cette situation honorable et indépendante, c'est-à-dire acquitter ses dettes ; qu'enfin on devait l'attacher au nouvel ordre social, et sans lui donner actuellement le ministère, le faire espérer dans l'avenir[1]. Les négociations ne furent entièrement terminées que deux ou trois mois après, c'est-à-dire dans les premiers mois de 1790. Les historiens, peu instruits de ces détails, et trompés par la persévérance de Mirabeau à combattre le pouvoir, ont placé l'instant de ce traité plus tard. Cependant il fut à peu près conclu dès le commencement de 1790. Nous le ferons connaître en son lieu.

Barnave et les Lameth ne pouvaient rivaliser

  1. Voyez la note 11 à la fin du volume