Page:Thiers Adolphe - Histoire de la Révolution française t1 (1839).pdf/314

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tionna ensuite sur leurs espérances ; et ils répondirent qu'ils n'en avaient plus depuis la mort de Mirabeau ; enfin sur leurs dispositions envers le comte d'Artois, et ils assurèrent qu'elles étaient excellentes.

Pour comprendre le motif de ces questions, il faut savoir que le baron de Breteuil était l'ennemi déclaré de Calonne ; que son inimitié n'avait pas finit dans l'émigration ; et que, chargé auprès de la cour de Vienne des pleins pouvoirs de Louis XVI[1], il contrariait toutes les démarches des princes. Il assurait à Léopold que le roi ne ovulait pas être sauvé par les émigrés, parce qu'il redoutait leur exigence, et que la reine personnellement était brouillée avec le comte d'Artois. Il proposait toujours pour le salut du trône le contraire de ce que proposait Calonne ; et il n'oublia rien pour détruire l'effet de cette nouvelle négociation. Le comte de Durfort retourna à Mantoue ; et, le 20 mai 1791, Léopold promit de faire marcher trente-cinq mille hommes en Flandre, et quinze mille en Alsace. Il annonça qu'un nombre égale de Suisses devaient se porter vers Lyon, autant de Piémontais sur le Dauphiné, et que l'Espagne rassemblerait vingt mille hommes. L'empereur promettait la coopération du roi de Prusse et la neutralité de l'Angle-

  1. Voyez à cet égard Bertrand de Molleville.