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ÉTATS-GÉNÉRAUX (1789).

ment, et se retirèrent sans f‍ixer de jour pour une nouvelle conférence. La transaction fut ainsi rompue. Le même jour, la noblesse prit un arrêté par lequel elle déclarait de nouveau que, pour cette session, on vérif‍ierait séparément, en laissant aux états le soin de déterminer un autre mode pour l’avenir. Cet arrêté fut communiqué aux communes le 27 mai. On était réuni depuis le 5; vingt-deux jours s’étaient donc écoulés, pendant lesquels on n’avait rien fait; il était temps de prendre une détermination. Mirabeau, qui donnait l’impulsion au parti populaire , f‍it observer qu’il était urgent de se décider, et de commencer le bien public trop long-temps retardé. Il proposa donc, d’après la résolution connue de la noblesse, de faire une sommation au clergé pour qu’il s’expliquât sur-le-champ, et déclarât s’il voulait ou non se réunir aux communes. La proposition fut aussitôt adoptée. Le député Target se mit en marche à la tête d’une députation nombreuse, et se rendit dans la salle du clergé « Messieurs des communes invitent, dit-il, messieurs du clergé, AU NOM DU DIEU DE PAIX, et dans l’intérêt national, à se réunir avec eux dans la salle de l’assemblée, pour aviser aux moyens d’opérer la concorde, si nécessaire en ce moment au salut de la chose publique. » Le clergé fut frappé de ces paroles solennelles; un grand nombre de ses membres répondirent par des ac-