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Page:Thiers Adolphe - Histoire de la Révolution française t1 (1839).pdf/9

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DISCOURS
PRONONCÉ
PAR
M. THIERS,
LE JOUR DE SA RÉCEPTION
À L'ACADÉMIE FRANÇAISE.
(13 DÉCEMBRE 1834.)
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  Messieurs,

En entrant dans cette enceinte, j’ai senti se réveiller en moi les plus beaux souvenirs de notre patrie. C’est ici que vinrent s’asseoir tour à tour Corneille, Bossuet, Voltaire, Montesquieu, esprits immortels qui feront à jamais la gloire de notre nation. C’est ici que, naguère encore, siégeaient Laplace et Cuvier. Il faut s’humilier profondément devant ces hommes illustres ; mais à quelque distance qu’on soit placé d’eux, il faudrait être insensible à tout ce qu’il y a de grand, pour n’être pas touché d’entrer dans leur glorieuse compagnie. Rarement, il est vrai, on en soutient l’éclat, mais on en perpétue du moins la durée, en attendant que des génies nouveaux viennent lui rendre sa splendeur.

L’Académie Française n’est pas seulement le sanctuaire des plus beaux souvenirs patriotiques, elle est une noble