Page:Thoinan - Les Relieurs français, 1893.djvu/33

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devenir maîtres ils avaient à se faire reconnaître capables par deux relieurs, en présence du syndic et des adjoints ; la redevance pour la réception à la maîtrise était fixée à 30 livres.

Les fils de maître étaient reçus sans brevet d’apprentissage ; ils n’avaient aucun droit à payer, ainsi que les compagnons ayant contracté mariage avec une fille de maître. Les veuves pouvaient continuer la profession de leur mari et parachever les apprentissages commencés du vivant du défunt, sans toutefois pouvoir prendre de nouveaux apprentis. Si elles se remariaient, leur second mari devait, pour parvenir à la maîtrise, justifier de son temps d’apprentissage à Paris.

Les relieurs ne pouvaient engager d’apprentis mariés ; ils étaient tenus d’habiter le quartier de l’Université et de n’avoir qu’une boutique.

Enfin, il était défendu aux compagnons de se réunir en assemblées, de porter des armes offensives ou défensives de jour et de nuit, de se prêter serment entre eux et de se cotiser pour se faire une bourse commune.

C’était, en somme, la répétition de ce qui existait déjà à peu de chose près dans les précédents règlements partiels. Ainsi, le 28 février 1600, il avait été défendu à Roland, relieur de Limoges, qui passait par Paris en rentrant dans son pays, de travailler à la reliure. François Grégoire ayant donné un brevet d’apprentissage mensonger à Nicolas Flamant, qui n’était resté que deux ans chez lui, celui-ci, par sentence du 4 août 1609, dut parachever son temps d’apprentissage. Pierre Desvignes et Jean Dupuis, qui n’avaient pas fait leur apprentissage à Paris, mais avaient épousé des veuves de relieurs, eurent leurs outils confisqués, avec ordre de ne plus travailler que comme compagnons. Pierre Desvignes tint bon et obtint du prévôt de Paris, le 14 mars 1618, une sentence par laquelle ses outils lui furent rendus ; mais, outre les dépens restés à sa charge, il eut à verser 20 livres à la communauté. De plus, il lui était interdit de faire des apprentis ni d’engager des compagnons ; ses enfants, s’il en avait, ne pouvaient être reçus maîtres qu’après avoir fait leur apprentissage chez des maîtres relieurs de Paris.