si jeune, pouvait ainsi témoigner autant d’amitié à des enfants qui lui étaient étrangers : elle me répondit avec le plus aimable sourire : Je n’ai qu’à penser à l’Enfant Jésus pauvre et nu dans la crèche, et je le vois dans ces pauvres petits abandonnés. Oui, il n’y a que Dieu qui inspire un pareil héroïsme.
— Je ne veux pas me glorifier, dit M. Lewis ; mon épouse et moi avons fait inscrire nos noms sur le registre de chacune des institutions que nous avons visitées, en y ajoutant une souscription annuelle, car nous ne pouvons contribuer à de plus belles œuvres.
— Je suis heureux, monsieur et madame, dit Gustave, que le peu que j’ai pu dire en faveur de ces religieuses vous ait portés à faire leur connaissance. Par votre influence et votre position, vous êtes en état de pouvoir réfuter toutes les accusations qui pourraient être portées contre elles.
— Oui, certainement, c’est ce que je me propose de faire à l’avenir.
— Et tu consentiras, dit madame Lewis, à placer notre fille dans une de ces maisons aussitôt les vacances finies ; elle y trouvera avec une bonne éducation les plus beaux exemples de vertus.
— Voilà votre ouvrage, Gustave, dit M. Lewis en souriant, et pendant que vous êtes ici, je renouvelle l’offre que je vous ai déjà faite ; mais cette fois je n’y mettrai aucune condition.
— Monsieur, répondit Gustave, je ne saurais assez vous remercier pour vos délicates attentions à mon égard, et de l’intérêt que vous me portez ; la reconnaissance est la seule chose que je pourrai vous offrir.
— Ainsi, c’est marché conclu, après les vacances vous entrerez dans un collège de votre choix et vous pourrez compter sur moi, digne jeune homme.
Quelques semaines plus tard, M. Dumont avait, dans son sermon, donné sur un texte une interprétation contraire aux vues de la plupart des membres de sa congrégation, et avait fait quelques remarques un