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Page:Thomas - Gustave ou Un héros Canadien, 1901.djvu/163

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gustave

etc. ; ces dernières conditions bien remplies remettent la peine temporelle. Voilà comment l’indulgence plénière est accordée. Eh bien ! n’est-il pas vrai qu’accuser notre Église de donner la permission de pécher ou de vendre le ciel à prix d’argent, quand elle exige de telles conditions, est une absurdité trop grande pour être admise par aucun homme raisonnable ?

— Vous ne nierez pas, cependant, dit M. Johnson, qu’il existe aujourd’hui dans votre Église des coutumes et des cérémonies qui n’étaient pas en usage dans les premiers siècles, et que plusieurs d’entre elles sont contraires à l’Évangile ?

— L’Église catholique approuve des pratiques et des cérémonies qui n’étaient pas en usage du temps des Apôtres, il est vrai ; mais pas une de ces pratiques ou de ces cérémonies n’est contraire à l’Évangile ; au contraire, elles sont comme autant de monuments et d’ornements posés par les apôtres ou leurs successeurs à l’édifice de l’Église pour en honorer le divin architecte. De même qu’une famille aime à orner sa demeure, de même le catholique aime à orner son Église, en y plaçant des monuments impérissables.

— Permettez-moi de vous donner une idée des pratiques et des cérémonies adoptées par notre Église de temps à autre depuis les Apôtres, dit Gustave.

— Certainement, dirent plusieurs voix.

— Il existe dans notre Église, reprit Gustave, une confrérie appelée Adoration perpétuelle ; chacun de ses membres doit passer une heure, par jour ou par semaine suivant le nombre, devant le sacrement de nos autels ; et là, prosterné devant notre divin Sauveur, il doit lui demander pardon des affronts et des injures qu’il reçoit des pécheurs qui le méprisent ; il le prie d’oublier les ingratitudes des hommes qui osent se révolter contre lui ; il l’implore de répandre ses grâces et sa miséricorde sur le monde entier, sur sa famille, ses parents, ses amis et ses ennemis. Re-