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Page:Thomas - Gustave ou Un héros Canadien, 1901.djvu/214

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gustave

Tous trois lâchent leurs rênes, tirent leurs pistolets et font feu dans le groupe, et chaque fois des loups mordent la poussière ; les autres se jettent sur ces nouvelles proies, et une bataille générale s’engage entre ces carnassiers avides de sang. Nos amis en profitent et sont bientôt hors de leur atteinte.

Voyant qu’ils ne sont pas poursuivis, ils ralentissent leur course ; une ligne blanche se dessine à travers l’obscurité, c’est la rivière Platte ; quelques secondes plus tard, des points blancs en forme de cercles au milieu desquels est un grand feu apparaissent à leurs yeux ; ce sont des wagons et des tentes.

— Dieu soit loué, dit Arthur, voilà notre caravane.

— Je vous disais bien qu’il ne fallait pas désespérer, dit Gustave ; et dire que ce sont ces loups qui nous ont conduits ici, un peu vite, il est vrai ; mais il ne faut pas leur en vouloir pour cela.

Ils arrivent et entrent au camp, qu’ils trouvent tout en émoi.

— Voici nos jeunes gens, s’écrie-t-on avec joie.

M. Dumont entrait au même instant par le côté opposé, suivi de plusieurs hommes.

— Voici mon fils, s’écrie-t-il. Ah ! cher enfant, ajoute-t-il en serrant Gustave dans ses bras, je te croyais perdu. Depuis cinq heures que nous vous cherchons. Dix autres de nos hommes, partis en même temps que nous, ne sont pas encore revenus. Ne me cause plus autant d’inquiétude, je t’en prie.

— Ne blâmez pas votre fils, dit George ; c’est mon frère et moi qui sommes les coupables. Nous l’avons forcé de nous accompagner.

— Ne vous attribuez donc pas de blâme, dit Gustave, surtout après la noble action que vous venez de faire, il y a quelques minutes à peine. Vous m’avez sauvé la vie en tuant ce loup qui était pour me dévorer.

— Des loups ! s’écrie-t-on de toutes parts.

— Oui, mesdames et messieurs ; une demi-heure ne s’est pas encore écoulée depuis que, poursuivis par