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fond ; de l’autre, une montagne s’élevant perpendiculairement à plusieurs centaines de pieds de hauteur, sur laquelle on voit de grosses pierres qui, par leur position, menacent à chaque instant de se détacher et de rouler sur le chemin.

Tous éprouvent un sentiment de satisfaction et de reconnaissance lorsque la descente est opérée.

Après la prière, le capitaine donne avis que, le lendemain, la caravane devra traverser la grande montagne.

— Vous ferez bien, dit-il, de voir que les roues de vos wagons soient en bon ordre, car la montée est longue et pénible. J’aime à vous faire remarquer que nous avons passé aujourd’hui le point le plus élevé entre l’Atlantique et le Pacifique ; la petite rivière près du camp coule vers l’ouest, tandis que celles que nous avons vues et traversées depuis notre départ coulent vers l’est. Depuis que nous avons quitté Omaha, nous n’avons cessé de monter ; à présent nous allons descendre.

— Il faut espérer que nous ne descendrons pas toujours aussi rapidement que cette après-midi, dit Gustave.

— Non, pas aussi rapidement que nous venons de le faire, dit le capitaine prenant de bonne grâce l’humeur de Gustave. D’ici à la ville sainte, nous aurons à gravir plusieurs montagnes qui se trouvent sur notre route. Préparez-vous, chers frères et sœurs, à partir dès l’aurore.

Le lendemain, dès la pointe du jour, la caravane se met en route et, une heure plus tard, elle arrive au pied de la haute montagne qu’il lui faut gravir.

On monte pendant une heure, pendant deux heures ; l’air, de chaud qu’il était en bas, est plus frais et se refroidit à mesure qu’on avance. Tous les quarts d’heure ou vingt minutes, il faut arrêter les bœufs pour les laisser reprendre haleine.

Partie du bas de la montagne vers les six heures