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Page:Thomas - Gustave ou Un héros Canadien, 1901.djvu/282

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gustave

— Si elles étaient aussi absurdes que celles que vous défendiez tout à l’heure, je vous donnerais gain de cause ; mais des preuves, s’il vous plaît.

— Les preuves sont très faciles à donner ; d’abord vous croyez que Jésus-Christ est le seul médiateur entre Dieu et les hommes, et cependant vous invoquez la Vierge Marie et des milliers de saints, sans savoir même s’ils le sont. Première confusion. Ensuite, vous croyez que ce même Jésus-Christ a satisfait sur la croix pour nos péchés, et vous le sacrifiez tous les jours dans votre messe. Seconde confusion. Puis vous…

— N’allez pas si vite, dit M. Pepin en l’interrompant ; laissez-moi répondre à ces deux objections avant d’aller plus loin.

Et il s’engagea une discussion à laquelle prirent part M. Dumont, Williams et deux ou trois autres d’un côté, M. Pepin et Gustave de l’autre, et qui se termina par une défaite complète des premiers.

Nous ne la répétons pas ici, vu que ces deux points ont déjà été discutés dans ce livre.

— Donc point de confusion dans ces deux doctrines, dit M. Pepin, et il en est ainsi de toutes les autres.

— Oui, dit Gustave, l’Église catholique est partout la même. Un corps parfaitement organisé ; une tête et un gouvernement parfaitement constitué auquel tous obéissent ; partout les mêmes cérémonies, partout les mêmes doctrines, partout les mêmes prières et les mêmes chants. Voilà ce qu’est notre Église, et vous appelez cela de la confusion !

— Rien de plus clair, de mieux ordonné, reprend M. Pepin ; unité dans la foi, unité dans la doctrine, unité en tout. À présent, voulez-vous savoir où est cette grande Babylone, cette grande confusion ? je vais vous le dire : elles existent et on les trouve dans le protestantisme.