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dant, que les femmes spirituelles ne coûtent pas bien cher.

— Je ne sais comment qualifier une telle doctrine, dit M. Dumont ; je ne puis lui donner d’autre nom que celui de folie.

— Oui, dit M. Pepin ; mais cette folie est contagieuse, monsieur ; tout homme qui s’arroge le droit d’interpréter l’Évangile à sa manière peut en être atteint tôt ou tard.

M. Dumont, piqué de cette remarque, se tourne du côté de M. Williams et lui dit :

— J’ai beaucoup étudié la Bible ; je connais les doctrines des Presbytériens, des Méthodistes, des Baptistes, et autres ; après les avoir adoptées, je les ai trouvées entachées d’erreurs et je les ai rejetées pour embrasser le mormonisme. À présent que j’ai rejeté cette dernière secte, je ne sais de quel côté me tourner pour trouver la vérité. De toutes les sectes qui existent, je n’en vois pas une seule qui puisse être appelée l’Église de Jésus-Christ ; pas une seule qui pratique ce que Dieu a enseigné.

— Je crois comme vous, dit M. Williams ; Jésus-Christ devra intervenir encore une fois pour relever l’Église qu’il avait bâtie ; car de tous côtés nous ne voyons que des ruines.

— Dites donc tout de suite, dit M. Pepin, que notre divin Sauveur ne savait pas ce qu’il faisait quand il a établi son Église, à laquelle il a dit : Je serai avec toi jusqu’à la consommation des siècles.

— Il faut croire qu’il l’a promis seulement, dit Gustave, mais qu’il n’a pas tenu sa promesse.

— Il ne faut pas parler ainsi, dit M. Williams ; Jésus-Christ a toujours tenu sa promesse. Étant Dieu, il n’a pu tromper.

— Ce n’est pas moi qui ai dit que Jésus-Christ n’a pas tenu sa promesse, dit Gustave, mais bien vous.

— Je le nie, dit M. Dumont.

— Et moi je l’affirme, dit M. Pepin. N’avez-vous