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gustave

— En voulant s’arroger le droit de lire la Bible, et de l’interpréter à sa guise, n’est-ce pas ?

— C’est toujours un moindre mal que celui dont les prêtres se rendent coupables, dit M. Williams.

— Quel est ce mal, s’il vous plaît ?

— Celui de s’arroger le droit de conduire les âmes, en vertu de cette autorité que les prêtres de l’Église romaine réclament, répond M. Dumont.

— Et sans accorder à leurs fidèles le droit de juger par eux-mêmes, ajoute M. Williams.

— Soyez sans inquiétude pour le catholique, dit M. Pepin. Il agit raisonnablement et avec sûreté en se laissant guider par ceux qui en ont reçu l’autorité de Dieu. S’il écoute l’Église et obéit à ses pasteurs, c’est parce que Jésus-Christ le lui a commandé. Ainsi il n’a pas besoin de craindre de ne pouvoir rendre un bon compte de lui-même au dernier jour.

— Alors, pourquoi Dieu nous a-t-il donné une intelligence, dit M. Williams, si nous ne devons l’employer à connaître par nous-mêmes sa sainte volonté qui, pour nous, est l’affaire la plus importante ?

— Le catholique est plus logique que vous ; non seulement il emploie sa raison et son intelligence à connaître la volonté de Dieu, mais encore à connaître sa révélation qui nous manifeste toute cette volonté. En conséquence il suit un autre chemin que vous, et prend le droit sentier qui lui a été indiqué par Jésus-Christ et prédit par le prophète Isaïe au chapitre 35e, verset 8e :

Et là sera une voie, la voie sainte ; l’impur n’y passera pas, et elle vous sera ouverte, les insensés n’y marcheront pas.

— Et ce droit sentier est la Bible, dit M. Dumont, avec elle il n’y a point de détours, point de difficultés. Oui, dans la Bible seule est toute la vérité, toute la religion ; elle est l’étendard de notre liberté et notre unique moyen de salut.