lade, le sourire sur les lèvres ; ses paroles sont toutes de consolation et d’espérance, et, après avoir préparé cette âme pour le grand voyage de l’éternité, il sort en disant qu’il reviendra le lendemain. Quatre heures sonnent à son arrivée au presbytère, et, malgré son extrême fatigue, il ne peut se coucher ; l’heure est arrivée où il faudra recommencer la même besogne que la veille.
Et ce qu’un prêtre fait, tous le font. Si vous appelez cela de la paresse, je vous demanderai ce que vous entendez par travailler.
— Si les prêtres font autant que vous le prétendez, dit M. Williams, ils méritent certainement tout notre respect.
— Oui, dit M. Pepin, si le prêtre travaille ainsi, c’est par amour pour Dieu dont il est le ministre et, voulant imiter son divin Maître, il n’a que des paroles de consolation pour ceux qui souffrent, que des caresses pour les enfants qui aiment à le voir, que des appels chaleureux pour les pauvres, que des secours pour les mourants. Là se portent ses pensées, là se bornent ses désirs, là se trouve son bonheur. Si les prêtres étaient aussi riches que vous le prétendez, ou si l’amour du lucre était leur unique but, ils seraient des fous de se donner tant de fatigue.
— Les prétendus ministres de l’Évangile en font-ils autant ? ajoute Gustave. À quelle heure se lèvent-ils le matin ? Quelles sont les grandes occupations qui les fatiguent ? Quels soins donnent-ils aux malades, surtout à ceux qui sont attaqués d’une maladie contagieuse ? Les avez-vous vus, pendant les épidémies, aller porter des secours à ceux qui étaient atteints ? Les avez-vous vus sur les quais de Montréal, lors du typhus, administrer et ensevelir ces pauvres émigrés irlandais ? Non, et vous attendrez longtemps pour les voir, si vous les cherchez là. Mais le prêtre catholique y est toujours.
— Pourquoi cherchez-vous toujours à abaisser le