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gustave

en vous voyant, sera de savoir où est votre père. Qu’allez-vous répondre ?

— Que je ne puis le dire..

— Alors il vaut mieux que vous n’alliez pas les voir pour le moment. Croyez-moi, cette détermination de votre père de ne pas leur laisser savoir où il est, leur causerait une peine trop cruelle. Mieux vaut pour elles que vous retourniez tout de suite auprès de votre père pour le prier de revenir sur cette décision qui ne peut être de longue durée. Je suis certain même qu’il pleure votre absence, qu’il a grande hâte de vous revoir. Ainsi, il ne sera pas difficile pour vous de le ramener à votre mère et à votre sœur.

— Je vais suivre votre avis, monsieur, dit Gustave d’une voix tremblante ; mais vous ne savez quelle peine cruelle j’éprouve de laisser cette ville sans voir ma mère et ma sœur.

— Je comprends votre peine, brave jeune homme, dit M. Lewis avec émotion ; mais il faut être fort, et votre joie de les revoir n’en sera que plus grande lorsque vous aurez votre père avec vous.

— En effet, monsieur, j’ai promis à ma mère de lui ramener mon père, et elle en se douterait qu’il ne veut plus revenir, si je ne puis lui dire où il est. Je vais retourner au fort Leavenworth et de là je prendrai la première caravane en route pour… Et pour la deuxième fois, il fut sur le point de laisser échapper son secret.

— Ce sera beaucoup mieux, dit M. Lewis. En partant dès aujourd’eui, nous aurons tous plus tôt le plaisir de vous voir au milieu de nous ; et vous aurez rempli votre promesse. Mais, venez avec moi à l’hôtel ; après le dîner, j’irai vous conduire à bord.

Quelques minutes plus tard, Gustave, assis à côté de M. Lewis, auprès d’une table couverte des mets les plus succulents, répondait aux mille questions que lui adressait son bienfaiteur.

On se levait de table, lorsque le premier commis