Aller au contenu

Page:Thomas - Gustave ou Un héros Canadien, 1901.djvu/327

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
327
gustave

— Qui aurait pensé à cela ? se dit-il, je vais faire mon voyage sans qu’il m’en coûte un sou.

Enfin, tout est embarqué, la cloche sonne, et le vapeur se tourne du côté de Buffalo, où il arrive le lendemain matin.

Avant de quitter le vapeur, Gustave se rend auprès du capitaine pour le remercier.

— Ce n’est pas à vous de me remercier, dit le capitaine, mais à moi de vous payer ; et, prenant trois piastres, il les lui présente en disant : Voici pour votre travail, qui doit être payé.

— Mais, monsieur.

— Cet argent est à vous. N’aimeriez-vous pas accepter la place de commis sur ce vapeur ?

— Il m’est impossible d’accepter, monsieur.

— Pourquoi ? Je vous donnerai un bon salaire.

— Je ne saurais refuser si des circonstances impérieuses ne m’en empêchaient. Permettez-moi seulement de vous remercier pour la confiance que vous me témoignez.

— Cette place sera toujours ouverte pour vous, jeune homme, si vous décidez de venir la prendre.

— Merci, monsieur.

Il débarque et se rend à la gare du chemin de fer qui devait le conduire à Lewiston, à la tête du lac Ontario.

— À quelle heure part le premier train pour Lewiston ? demande-t-il.

— À sept heures ce soir.

— Pas de train ce matin ?

— Il vient de partir.

— N’y a-t-il pas d’autre chemin de fer pour me rendre à Montréal ?

— Vous pouvez y aller par le New York Central. Le premier train part à cinq heures ce soir.

Gustave remercie et sort de la gare.

— Que vais-je faire ? se dit-il ; quelle route prendrai-je ?… Je vais suivre ma première idée… la route de