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que nous vous demandons, c’est de venir nous voir de temps à autre.

La veille de leur départ, Gustave reçoit une lettre datée de Saint-Louis. Il l’ouvre et pousse un cri de joie en voyant la signature.

— Une lettre de George et Arthur Williams, dit-il.

Elle était ainsi conçue :

« Bien-aimé frère,

« Nous t’appelons frère, nous ne pouvons trouver d’autre nom pour te parler et te dire tout l’ennui que nous avons éprouvé depuis que tu nous as quittés. Nous arrivions à Saint-Louis dans l’espérance de t’y trouver. Aussi, en mettant le pied dans cette ville, nous nous sommes dirigés vers la demeure de M. Lewis, dont tu nous as parlé, pour savoir si tu étais encore chez lui. Quel ne fut pas notre désappointement en apprenant que tu étais rendu à Montréal avec toute ta famille. Nous comprenons que les intérêts les plus chers te retiennent avec tes bons parents ; nous avons cru cependant que tu pouvais venir te fixer à Saint-Louis, où notre père vient d’acheter de bonnes propriétés et a ouvert pour nous une maison de gros où nous commençons à faire un assez bon commerce. Eh bien, le croiras-tu ? nous t’avons mis pour un tiers dans les profits ; ainsi tu es notre associé et si tu veux que les affaires marchent bien et ne pas être froissé dans tes droits, tu ferais bien de venir y veiller toi-même, tout en te donnant le plaisir d’aller plusieurs fois l’année voir tes bons parents, ce qui te permettrait de te donner un peu à ceux qui t’aiment comme leur frère, et qui n’oublieront jamais qu’ils te doivent la vie et une éternelle reconnaissance. Nous espérons donc recevoir au plus tôt une réponse favorable. Avec nos saluts à toute la famille, crois-nous tes amis, non, tes frères,

« George et Arthur Williams. »

— Chers bons amis, se dit Gustave ; quelle générosité de leur part !