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Page:Thomas - Gustave ou Un héros Canadien, 1901.djvu/351

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gustave

Combien nos trois amis aimaient à se rappeler les souvenirs de leur voyage, lorsque, le soir, ils se réunissaient à l’une ou l’autre de leurs demeures, ou qu’ils sortaient de la ville, à cheval, pour aller respirer l’air pur et frais de la campagne.

Plusieurs mois s’écoulèrent sans amener de nouveaux incidents pour ces familles qui n’en formaient qu’une par l’étroite liaison de la plus tendre amitié.

Nos amis réussissaient dans leurs affaires au delà de leurs espérances.

Gustave écrivait toutes les semaines à ses grands parents, qui lui répondaient régulièrement. Deux ou trois fois déjà, en compagnie de George et Arthur, il était allé passé quelques jours avec eux.

Gustave ne se dissimulait pas le sentiment qu’il éprouvait pour Clara, douée de toutes les qualités physiques et morales. Il l’aimait autant qu’on peut aimer, et quoique cette demoiselle semblât le préférer à plusieurs autres prétendants, il n’osait pas lui déclarer ses sentiments.

— Ce serait une ingratitude de ma part de prétendre à une union avec la fille de mon bienfaiteur, se disait-il. Sa condition est trop au-dessus de la mienne.

Un jour George lui remet une lettre de la part de M. Lewis.

Celui-ci lui demandait de passer chez lui à l’instant même pour une affaire importante.

Gustave s’empresse de se rendre à cette invitation. En entrant, il voit que son père et sa mère l’ont déjà devancé, ainsi que M. Williams.

George entre une minute plus tard.

Notre héros ne sait que penser.

— Entrez, Gustave, dit M. Lewis en souriant ; nous avons besoin de vous. Prenez ce siège à côté de moi.

— Et vous, George, ici, dit madame Dumont.

— Je vous ai fait venir, mon cher Gustave, reprend M. Lewis d’un ton sérieux, pour traiter avec vous d’une affaire importante. Je connais votre sentiment